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Pignon à Montréal
26 novembre 2007

Plus francophone que les québécois, tu meurs!

Le Québec, ça représente quoi en Amérique du Nord? Un petit pays composé (entre autres) de 6 millions de francophones retranché, tel le village d'Astérix, autour de 300 millions d'anglophones. 250 ans que ça dure et le français est toujours vivant.

Avant, ce qui caractérisait avant tout l'identité québécoise, c'était le catholicisme, par opposition à la majorité de protestants vivant en Amérique du Nord (d'ou les inombrables églises qu'on trouve dans Montréal et les villages québécois). Mais depuis, la baisse de la pratique religieuse rend de moins en moins pertinent le catholicisme comme comme marque de la culture québécoise. La Francophonie est donc devenue ce qui identifie les québécois, ce qui les rend différent par rapport à leur voisinage américain.

Comme l'anglais est une langue universelle, facile d'usage et tellement pratique pour communiquer et commercer, cette langue représente une menace pour la survie du français au Québec. D'où une certaine attention des québécois sur l'usage de la langue française: tout anglicisme dans le français du Québec est très mal vu et tout est fait pour que presque aucun mot danglais ne vienne s'incruster dans le français parlé ici et que la langue française soit respectée.

Illustration la plus frappante: je parlais avec un camarade de cours du week end que j'avais passé à Ottawa. "Le quoi?" me répond-il - "Bah le week-end" répète-je en articulant un peu plus - "Non, ça ne se fait pas de dire week-end, c une honte pour le français, dis plutôt "fin de semaine" " 

Je schématise, bien sur, mais j'ai remarqué parmi plein d'autres mots des choses appelées en français ici que nous appelons par leur nom anglais en France:  On parle de la "planche a neige" pour parler du "Snowboard" en Hockey, on use des termes français autant que l'on peut: les "matchs éliminatoires" pour parler de "plays off", le "match des étoiles" pour parler du "All Star game", les "recrues" pour parler des "rookies".

La politique d'ici tourne beaucoup autour de la francophonie: Le Bloc Québecois (les défenseurs du Québec au Parlement canadien) ont font de leur priorité l'inscription explicite du français comme langue officielle du Québec dans le code du travail Canadien. Ce qui impliquerait que les entreprise anglophones installées au Québec seraient sommées de parler français.

Des gardes fous ont été mis en places pour protéger le français: La loi 101 fait du Français l'UNIQUE langue officielle du Québec, Les immigrants dont aucun parent n'est anglophone de naissance sont obligés d'aller dans une école francophone. Il y a une vraie politique de la langue (pour ne pas dire police...): Secrétariat à la politique linguistique, Office de la langue française, tenue d'Etats généraux sur l'avenir de la langue française.

Il existe des barèmes de points très stricts à la fac pour le respect de la langue française. On est prévenu à l'avance de combien nous coûte en points une faute d'orthographe (Avec l'accumulation, ça peut aller jusqu'a nous enlever 30% de la note finale...), alors qu'en France, à ma connaissance, on nous retire 10% grand max, et encore... on est pas sensibilisés aux fautes d'orthographe au début de chaque cours.

Le language "SMS" est mal vu par beaucoup de monde, y compris les jeunes.

Et les anglophones, qui représentent 1/7e de la population québécoise ont de bonnes raisons de se sentir discriminés... En riposte: la Presse anglophone de montréal The Gazette rentre dans toutes les brèches pour tenter de discréditer les leaders souverainistes en montant des petits scandales, le dernier scandale en date visait la leader du parti indépendantiste, il y a deux semaine... parce qu'elle ne sait pas parler anglais...

Pour les français de France, ça peut paraitre surprenant, mais notre langue n'est pas menacée par la pression anglophone, on pense beaucoup moins à sa survie. Mais avec la prolifération d'anglicismes dans notre langue, il serait peut être temps d'y penser, de s'inspirer de l'acharnement des québécois à défendre le français.

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Commentaires
É
Le Québec se réveille. Il prend de nouveau conscience que sa langue, son histoire, sa raison d'être est menacée par sa propre gentillesse, son propre respect de l'autre... Depuis quelques semaines nous parlons de la langue, nous voyons que le bilinguisme institutionnel favorise le recul. Faisons comme au Manitoba, tout dans une seule langue... Parlons fièrement français partout. Refusons même de parler anglais ici! Après tout, si on voulait vivre en Finlande on apprendrait le finlandais, si on voulait vivre au Danemark, le danois... Et on ne serait pas surpris si la personne nous parlait finlandais, ou danois!<br /> <br /> Et surtout, prenons la place qui nous reviens en tant que nation!
U
La France va sans doute s'en sortir, du moins pour un temps encore assez long. Mais le Québec? Jacques Godbout parlait de 2070 comme fin, mais avec la tendance de l'histoire à s'accélérer, il nous reste probablement moins de 50 ans à pouvoir vivre en francais au Québec. Ensuite, comme en Louisiane, ce ne sera plus qu'une langue folklorique. On a beau avoir mis sur pied plein de structures pour protéger la langue française dans cette province, mais on les démantèle petit à petit de l'intérieur, sans que la population de plus en plus amorphe ne s'en aperçoive ou ne réagisse. Et comme pour un cancer, les métastases ont commencé à se répandre dans tout l'organisme. Pour ceux que ça intéresse, j'en parle assez longuement dans quelques articles sur mon blogue.
C
Bonjour,<br /> <br /> Il serait effectivement temps de prendre conscience en France que la Francophonie n'est pas passéiste ou ringarde... C'est un façon de défendre notre identité, notre vision du monde et la diversité culturelle.<br /> <br /> Il est temps que toutes les langues européennes soient respectées dans les institutions européennes et à commencer par les langues de travail... <br /> <br /> Malheureusement, les élites du moment sont loin de cette vision. Vous pourrez lire la lettre ouverte que j'ai écrite à notre cher président. Elle en dit long... en moins de 6 mois nous avons fait plus de mal au français en France et en Europe que durant les 2 précédents présidents...<br /> <br /> Réf. : http://corsenap.canalblog.com/archives/2007/12/03/7103087.html#trackbacks<br /> <br /> Bonne journée,<br /> Vincent
M
Même "Céline" a perdu son accent québécois !!!
A
Oui, peut-être qu'il faut commencer à y penser...<br /> <br /> Peut-être que je pense comme ça parce que effectivement en France, on ne parait pas trop menacés par la langue anglaise, mais moi j'ai toujours vu les langues comme quelque chose d'utile et pratique, c'est-à-dire que c'est uniquement quelque chose pour communiquer, pas un art (bien que j'aime manier les mots !)<br /> <br /> Et que par conséquent, comme le principal étant d'être compris et qu'une langue évolue tout le temps, incorporer des mots "à l'origine venus d'ailleurs" me parait pas forcément une mauvaise chose. C'est une évolution de la langue, c'est tout, et s'opposer à tout prix à ce que des mots venus d'ailleurs s'ajoutent dans le langage, ça me parait un peu conservatisme forcé...<br /> <br /> Mais encore une fois, peut-être que je dis ça parce qu'on est pas réellement "menacés"...
Pignon à Montréal
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