Plus francophone que les québécois, tu meurs!
Le Québec, ça représente quoi en Amérique du Nord? Un petit pays composé (entre autres) de 6 millions de francophones retranché, tel le village d'Astérix, autour de 300 millions d'anglophones. 250 ans que ça dure et le français est toujours vivant.
Avant, ce qui caractérisait avant tout l'identité québécoise, c'était le catholicisme, par opposition à la majorité de protestants vivant en Amérique du Nord (d'ou les inombrables églises qu'on trouve dans Montréal et les villages québécois). Mais depuis, la baisse de la pratique religieuse rend de moins en moins pertinent le catholicisme comme comme marque de la culture québécoise. La Francophonie est donc devenue ce qui identifie les québécois, ce qui les rend différent par rapport à leur voisinage américain.
Comme l'anglais est une langue universelle, facile d'usage et tellement pratique pour communiquer et commercer, cette langue représente une menace pour la survie du français au Québec. D'où une certaine attention des québécois sur l'usage de la langue française: tout anglicisme dans le français du Québec est très mal vu et tout est fait pour que presque aucun mot danglais ne vienne s'incruster dans le français parlé ici et que la langue française soit respectée.
Illustration la plus frappante: je parlais avec un camarade de cours du week end que j'avais passé à Ottawa. "Le quoi?" me répond-il - "Bah le week-end" répète-je en articulant un peu plus - "Non, ça ne se fait pas de dire week-end, c une honte pour le français, dis plutôt "fin de semaine" "
Je schématise, bien sur, mais j'ai remarqué parmi plein d'autres mots des choses appelées en français ici que nous appelons par leur nom anglais en France: On parle de la "planche a neige" pour parler du "Snowboard" en Hockey, on use des termes français autant que l'on peut: les "matchs éliminatoires" pour parler de "plays off", le "match des étoiles" pour parler du "All Star game", les "recrues" pour parler des "rookies".
La politique d'ici tourne beaucoup autour de la francophonie: Le Bloc Québecois (les défenseurs du Québec au Parlement canadien) ont font de leur priorité l'inscription explicite du français comme langue officielle du Québec dans le code du travail Canadien. Ce qui impliquerait que les entreprise anglophones installées au Québec seraient sommées de parler français.
Des gardes fous ont été mis en places pour protéger le français: La loi 101 fait du Français l'UNIQUE langue officielle du Québec, Les immigrants dont aucun parent n'est anglophone de naissance sont obligés d'aller dans une école francophone. Il y a une vraie politique de la langue (pour ne pas dire police...): Secrétariat à la politique linguistique, Office de la langue française, tenue d'Etats généraux sur l'avenir de la langue française.
Il existe des barèmes de points très stricts à la fac pour le respect de la langue française. On est prévenu à l'avance de combien nous coûte en points une faute d'orthographe (Avec l'accumulation, ça peut aller jusqu'a nous enlever 30% de la note finale...), alors qu'en France, à ma connaissance, on nous retire 10% grand max, et encore... on est pas sensibilisés aux fautes d'orthographe au début de chaque cours.
Le language "SMS" est mal vu par beaucoup de monde, y compris les jeunes.
Et les anglophones, qui représentent 1/7e de la population québécoise ont de bonnes raisons de se sentir discriminés... En riposte: la Presse anglophone de montréal The Gazette rentre dans toutes les brèches pour tenter de discréditer les leaders souverainistes en montant des petits scandales, le dernier scandale en date visait la leader du parti indépendantiste, il y a deux semaine... parce qu'elle ne sait pas parler anglais...
Pour les français de France, ça peut paraitre surprenant, mais notre langue n'est pas menacée par la pression anglophone, on pense beaucoup moins à sa survie. Mais avec la prolifération d'anglicismes dans notre langue, il serait peut être temps d'y penser, de s'inspirer de l'acharnement des québécois à défendre le français.